Covidtracker : pourquoi la plateforme n’arrive plus à tracer le variant Omicron ?

covid tracker

Les actualités sur la guerre en Ukraine ont éclipsé celles sur le COVID. Seulement, cette pandémie continue de faire des victimes et, Omicron, le dernier variant découvert se propage toujours dans le monde entier. Si la plateforme Covidtracker a été créée pour suivre l’évolution de la pandémie, sachez qu’elle n’est pas toujours en mesure de tracer le variant Omicron. Voici pourquoi !

Un protocole inadapté pour tracer le variant Omicron

Le variant Omicron est bien plus contagieux que les autres variants du Coronavirus. Une caractéristique qui suscite des inquiétudes et qui encourage les autorités à être plus intransigeantes quant au tracking de ce virus. Seulement, il semblerait que Covidtracker ne soit pas en mesure d’afficher les foyers de contamination. L’application n’est également plus en mesure d’indiquer le nombre de personnes infectées et d’actualiser les données en temps réel.

Guillaume Rozier, l’un des fondateurs du site s’est déjà exprimé sur la question en décembre 2021 avec un tweet. L’ingénieur informatique a ainsi affirmé que les protocoles adoptés pour dépister ce nouveau variant ne permettent plus de suivre sa propagation.

Dans d’autres pays du monde, les laboratoires spécialisés recourent au séquençage. Il s’agit alors d’étudier l’ensemble du génotype du virus. Contre toute attente, les Français boudent cette méthode chronophage. Il faudra notamment patienter une semaine entière pour obtenir les résultats. Ce qui ne donne pas les moyens de suivre la propagation du virus.

Pour y remédier, les autorités sanitaires se sont tournées vers le criblage consistant à identifier des mutations propres à chaque variant. Ces mutations nommées A, B et C permettent de distinguer chaque variant. Le variant delta se caractérise par exemple par la mutation C. Toujours est-il que tous les variants ne présentent pas ces mutations à l’exemple du variant Omicron. Ce dernier passe donc sous le radar des responsables si les laboratoires habilités maintiennent le criblage.

Ayant pris connaissance de ce problème, la Direction Générale de la Santé a cherché de nouvelles méthodes pour identifier le variant Omicron. Contre toute attente, les recherches menées ont permis de découvrir une mutation D propre à ce variant. Malgré cette trouvaille, les données restent inaccessibles sur Open Data. Effectivement, un nouveau système a été mis en place vers la fin de l’année 2021. Tous les laboratoires n’ont pas encore mené à bien cette transition.

En quoi est-ce problématique ?

Jusqu’il y a peu, 20 % des tests positifs étaient soumis au criblage contre 100 % vers la fin de l’été 2020. Pour les spécialistes, cette proportion est loin d’être suffisante pour tracer le variant omicron. Entre temps, CovidTracker ne peut plus exploiter les données issues de l’ancien système. L’application ne reçoit plus de données au niveau de certains centres de dépistage. Ainsi, impossible de savoir si le variant est déjà présent dans certaines localités.

Par ailleurs, faute de données suffisantes, on ignore si le nombre de personnes atteintes du variant Omicron surpassent celui des souffrants du variant Delta. Impossible donc d’adopter des stratégies efficaces pour protéger au mieux la population.

En dernier lieu, bien que les autorités sanitaires soient en mesure de compiler toutes les informations, il est crucial que les données soient disponibles sur OpenData de sorte qu’elles soient rendues publiques. En période de crise où les théories du complot pullulent, favoriser la diffusion de ces informations évitera l’hystérie collective.

Dans ce cas, peut-on condamner les changements amorcés par le gouvernement ? Eh bien, non ! Il semblerait simplement que les responsables ont mal choisi leur moment. En espérant que les décideurs corrigent le tir au plus vite pour apporter plus de tranquillité aux Français.