La loi française ne reconnaît pas encore le statut de freelance. Vous avez le choix de vous constituer autoentrepreneur ou monter une société unipersonnelle. Dans certains pays, le freelancer est considéré comme un consultant et doit adhérer à la fiscalité correspondante. Quoi que vous décidiez, en tant que travailleur indépendant, vous jouirez d’un certain nombre d’avantages. Si vous prévoyez de vous lancer dans le freelancing, voici le mode d’emploi.
Être à la fois salarié et freelance
Comme il n’existe pas de cadre légal pour les freelances, vous pouvez cumuler cette activité annexe avec un emploi classique. Cette option sans démarche administrative en particulier convient si vous traitez uniquement les missions ponctuelles. Tant que le client ne vous exige pas un statut juridique, vous pouvez continuer de fournir vos services sans les déclarer à l’administration. Cette simplicité correspondra également à ceux qui proposent une prestation commerciale payée à la commission pendant leur temps libre.
Il faut voir si votre contrat de travail comprend une clause d’exclusivité qui vous empêche de pratiquer une activité extra-professionnelle. Ce genre d’obligation touche par exemple les développeurs d’application. L’objectif d’un tel canevas serait d’éviter toute tentation de servir une entreprise concurrente de l’employeur actuel. Les compétences pour lesquelles il paie devront lui revenir à 100 % dans le cadre du CDI ou CDD, surtout s’il a investi dans la formation du salarié.
Pour certains secteurs investis par les freelances, la part des travailleurs indépendants avoisine le tiers de la population totale. Explication : parmi ceux qui sont dans la formation, près de 23,3 % sont établis à leur compte ou pratiquent l’enseignement en marge de leur emploi. Ce ratio monte à 28 % pour les comptables, gestionnaires de patrimoines et autres professions liées aux finances.
Penser au portage salarial dédié aux freelances
Si vous pratiquez votre principale ou unique activité professionnelle en tant que freelance, vous ne pourrez pas échapper aux démarches administratives trop longtemps. Toutefois, vous pouvez vous faciliter la vie en rejoignant une société de portage salarial. L’une des doyennes de ces plateformes a déjà existé depuis plus de 20 ans et a servi 50 000 freelances. Ces bénéficiaires jouissent de couverture santé et de retraite. Il est même possible de toucher une indemnité en cas d’arrêt maladie.
Le portage salarial est une relation tripartite. Une société reçoit les commandes et les attribue à des travailleurs indépendants affiliés à elle. Ces freelances ont la certitude d’être payés pour chaque mission dont ils ont accompli. La rémunération suivra le cours moyen pour le type de prestation, voire au-dessus. Un pourcentage entre 5 à 10 % revient à la plateforme. Ces membres bénéficient également d’un coaching par des experts multidisciplinaires.
Choisir un statut juridique d’entrepreneur
La France compte environ un million de freelances et le chiffre tend à la hausse depuis l’épidémie de Covid19. Au début de leur activité, les travailleurs indépendants contournent les formalités administratives, mais finissent par se régulariser après un moment. Ils optent principalement pour 4 statuts récurrents.
- L’entreprise individuelle ou EI, reste la plus courante. Les dépenses à la création se résument aux frais de greffes. L’impôt sur le revenu (IRPP) s’applique et la personne jouit du régime social du travailleur indépendant.
- L’EIRL ou entreprise individuelle à responsabilité limitée diffère de l’EI par la possibilité d’être assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS). La cotisation sociale sera celle de l’autoentrepreneur.
- Le fondateur d’une EURL ou entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée est soumis à l’IS. Il lui faut établir un bulletin de salaire, mais il peut aussi toucher des dividendes. Par contre, la démarche est plus complexe en cas de cessation d’activité.
- La SASU ou société par actions simplifiée convient pour les freelances qui ont eux-mêmes plusieurs salariés sous leurs ailes. La création tout comme la dissolution peuvent être coûteuses. Le dirigeant a le choix entre l’IRPP ou l’IS.
Faire carrière dans un secteur d’activité qui vous plaît
Une étude de grande envergure sur les freelances de l’Hexagone démontre qu’ils répondent présents dans tous les secteurs d’activités. La comptabilité, les finances ainsi que les prestations commerciales sont en tête avec 27 % des travailleurs indépendants. L’ingénierie et les nouvelles technologies totalisent 23 % de cette population.
La proportion de 23% est maintenue pour les indépendants engagés dans le design et la création visuelle. Le reste est partagé entre le marketing digital (6 %), la formation (8 %) et les autres métiers intellectuels (13 %). Les freelances sont majoritairement des prestataires de services. Ils sont près de 70 % à avoir opté pour cette voie.
Cela dit, la distribution, l’industrie de transformation et l’automobile font aussi partie de leurs domaines de prédilection. 34 % des freelances finissent par créer un start-up et se lancent dans l’entrepreneuriat. Les collectivités locales (23 %) et le milieu associatif sont nombreux à les solliciter (22 %).
Profiter des avantages du statut de travailleur indépendant
Les personnes qui choisissent d’être freelances apprécient leur grande liberté d’action. Elles peuvent gérer leur temps et travailler de chez elles. Ce qui leur permet de s’occuper des enfants ou d’un parent handicapé et gagner de l’argent en même temps. Puis, le travailleur indépendant peut lui-même décider quelles missions il souhaite entreprendre. Contrairement aux salariés, il a la possibilité de dire non à certaines sollicitations.
Les travailleurs indépendants peuvent rester productifs sans une autorité de contrôle. L’autonomie est une qualité très développée chez eux. Puis, il y a la rémunération. À compétence égale, un rédacteur ou un comptable établi à son compte gagne jusqu’à 3 fois plus qu’un salarié pratiquant la même profession. Il est possible de se verser davantage d’argent en fournissant plus d’efforts. Ne jamais quitter son lieu de travail reste un avantage. Moins de temps seront dépensés dans les transports en commun.
Faire attention aux pièges touchant les freelances
Comme tout autre statut, celui du freelance présente aussi ses revers. Il y a notamment l’instabilité liée à la fluctuation de la rémunération. La périodicité des missions a parfois une répercussion sur les revenus mensuels du travailleur indépendant. Cette personne établie à son compte pourra devenir moins productive en travaillant chez elle. Les enfants, les animaux de compagnie et diverses autres sources de distraction pourront l’empêcher d’atteindre ses objectifs.
Le télétravail n’est pas fait pour tout le monde. Il y a ceux qui ont du mal à se concentrer en portant une pantoufle et un peignoir. Bien qu’il semble disposer du temps pour lui, le freelance doit compenser ses moments d’écart par des horaires de nuit. Il lui faut souvent travailler le week-end. Puis, la prospection commerciale fait partie intégrante de ses tâches courantes.
Parfois, les désagréments liés à un retard de paiement ou l’insolvabilité peuvent démotiver. Cependant, il faut toujours investir sur des charges telles que l’électricité, la connexion Internet ou les abonnements aux logiciels payants. Par ailleurs, chaque nouvelle collaboration peut débuter par une suspicion mutuelle. Il faut du temps pour gagner la confiance d’un client.
Trouver des missions, c’est toute une activité
Chaque freelance a plusieurs moyens de trouver des missions. Les secteurs d’activités ont leur propre particularité. Chez certains prestataires, il faut faire de la prospection auprès des entreprises clientes. Pour d’autres, il est plus commode de passer par une plateforme qui distribue les tâches à ses membres. Parfois, il faut répondre à une offre d’emploi. Dans tous les cas, les freelances les plus compétentes ont un réseau de relation qui leur facilite la recherche de mission.
Quel que soit son domaine, la communication aide énormément le freelance. Ce dernier peut par exemple créer une page sur les réseaux sociaux ou tenir un blog. Ce genre de vitrine est même indispensable pour les photographes et les créatifs. Parfois, il est nécessaire de travailler la visibilité sur le Net. Les agences Web devront prouver qu’elles maîtrisent le SEO en se hissant tout en haut du classement Google. Pour d’autres professions, c’est davantage sur LinkedIn et dans les salons des métiers qu’il faudra tisser des liens.